UNE FIGURE DE STYLE: LE PARALLÉLISME
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■ Origine du mot
Il vient du grec ancien " parallêlismos" et signifie la propriété de ce qui est parallèle ou symétrique.
■ Définition et caractéristiques
Un parallélisme est une figure de style qui consiste à juxtaposer deux groupes de mots, deux phrases ou deux vers construits sur la même syntaxe. Appelé également construction parallèle, le parallélisme crée un effet équilibré et harmonieux dû à la similitude entre le rythme et la longueur des groupes syntaxiques.
La symétrie entre les éléments répétés donne au texte une certaine régularité.
La répétition provoque un effet d’insistance.
Exemple:
● Lucien avait beaucoup lu, beaucoup comparé ; David avait beaucoup pensé, beaucoup médité.
( Honoré de Balzac, Illusions perdues)
Souligné par les sonorités, le parallélisme de la construction peut également avoir recours à une rime tout en apportant une certaine harmonie dans la phrase renforcée par un rythme symétrique.
Exemple:
●"Noël au balcon, Pâques aux tisons".
■ Parallélisme et hypozeuxe
On rapproche le parallélisme de l’hypozeuxe, qui est une figure se caractérisant par la répétition d’éléments grammaticalement identiques. Les groupes syntaxiques sont repris, apportant un rythme et une variation au texte.
Ainsi dans l’hypozeuxe chaque verbe a un sujet grammatical qui lui est propre ou qu’il partage avec les autres verbes dans les mêmes configurations syntaxiques .
Exemple:
●" Dieu est l’auteur de la pièce ; Satan est le directeur du théâtre."
(Victor Hugo )
la structure grammaticale est conservée.
●"Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue,
Et la victime et le bourreau ! "
(Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal)
■ Autres exemples littéraires de parallélisme
● L'ironie blesse, l'humour guérit
L'ironie peut tuer, l'humour aide à vivre
L'ironie veut dominer, l'humour libère
L'ironie est impitoyable, l'humour est miséricordieux
L'ironie est humiliante, l'humour est humble
( Comte-Sponville, Petit traité des grandes vertus)
● Tu dis que tu aimes les fleurs et tu leur coupes la queue,
Tu dis que tu aimes les chiens et tu leur mets une laisse,
Tu dis que tu aimes les oiseaux et tu les mets en cage,
Alors quand tu dis que tu m’aimes, moi j’ai un peu peur.
(Jean Cocteau)
●J’ai tendresse pour toi, j’ai passion pour elle,
( Pierre Corneille , Nicomède)
Contre vous, contre moi vainement je m’éprouve :
Présente je vous fuis, absente, je vous trouve.
(Jean Racine, Phèdre)
● […] dans le soleil d’Afrique et les combats d’Alsace…
( Discours de André Malraux, 19 décembre 1964)
● Un chat contemporain d’un fort jeune Moineau
Fut logé près de lui dès l’âge du berceau […]
L’un s’escrimait du bec, l’autre jouait des pattes.
( Jean de La Fontaine, Le chat et les Deux Moineaux, Fables)
● Il n'avait pas de fange dans l'eau de son moulin.
Il n'avait pas d'enfer dans le feu de sa forge.
( Victor Hugo, La légende des siècles)
● Et jamais je ne pleure, et jamais je ne ris
( Charles Baudelaire, Les fleurs du Mal)
● Si j'épouse, Hermas, une femme avare, elle ne me ruinera point ; si une joueuse, elle pourra s'enrichir ; si une servante, elle saura m'instruire ; si une prude, elle ne sera point emportée ; si une emportée, elle exercera ma patience ; si une coquette, elle voudra me plaire ; si une galante, elle le sera peut-être jusqu'à m'aimer ; si une dévote, répondez, Hermas, que dois-je attendre de celle qui veut tromper Dieu, et qui se trompe elle-même ?
( Jean de La Bruyère, Les caractères)
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