Qu’est ce que l’oral ?


Nous empruntons la définition de l’oral  de Jean-Marc Coletta[1] sous forme d’un schéma car nous pensons qu’elle peut résumer toute la notion de « l'oral ».


Statut de l’oral

l’objectif assigné au Français langue étrangère est de contribuer à :
"à développer chez l’élève tant à l’oral qu’à l’écrit, la pratique des quatre domaines d’apprentissage (écouter/ parler/ lire/ écrire). Ceci permet à l’élève de construire progressivement la langue française et de l’utiliser à des fins de communication et de documentation. »

- Quel oral en classe ?
Depuis quelques années les didactiques s’intéressent à l’enseignement et à l’apprentissage de l’oral ; ce qui nous pousse à nous demander quel oral enseigner en classe de langue sachant qu’il y a plusieurs types d'oral. La pratique de l’oral en classe peut avoir deux types :
L’oral parlé qui est utilisé dans la parole spontanée ou plus encore suscitée par l’enseignant, l’autre type de l'oral est l’écrit oralisé, quand il s’agit de lecture ou des réponses réalisées par écrit par les élèves c’est ce que nous appelons l'oral mono géré. L’oral est à la fois vecteur d’apprentissage et objet d’apprentissage, à ce titre il est éminemment transversal. Essayons de définir ces deux notions :
3.1- L’oral vecteur d’apprentissage :
 «  Les trois-quarts des échanges scolaire se passent en échange de parole »[2]
La parole participe à la construction du savoir, c’est un moyen de transmission, que l’enseignant utilise pour expliquer, et que l’élève utilise pour répondre aux questions de l’enseignant, le fait de répondre à l’autre c’est un geste de compréhension du message émis, ou de demande d’une explication.
L’oral permet aussi de construire sa pensée, verbaliser et exprimer des idées, donner son point de vue et le défendre. Prendre la parole c’est aussi construire sa personnalité, parler en classe c’est s’engager dans son rôle de citoyen dans une petite société qu’est la classe.
       
           3.2- L’oral objet d’apprentissage :      
L’oral  est aussi une norme que l’élève doit acquérir, quand on dit norme, on entend par là les aspects techniques et linguistiques de la langue ainsi que les genres de discours. L’oral n’est pas seulement le temps de parole des élèves mais aussi le silence, les gestes, c'est-à-dire le paralangage. Il ne se réduit pas simplement à une émission sonore c’est aussi  l’écoute et le silence tout autant que la parole, comme le montre si [3]bien Jean François Halté :
       
 « L’oral ce n’est pas uniquement le temps de parole des élèves : c’est aussi l’écoute, les attitudes du corps et la gestuelle, c’est la gestion complexe de relations interindividuelles (…) l’oral c’est en effet l’écoute tout autant que l’expression, le silence tout autant que la parole, le jeu des regards autant que celui des mots, c’est aussi la gestion des échanges et de la prise de parole".(7)

        
  3.3- L’oral moyen de mémorisation :
L’oral  peut être un excellent moyen de mémorisation, selon Flora Luciano-Bret relève:
" que nous retenons 20% de ce que nous entendons, 30% de ce que nous voyons, 50% de ce que nous entendons et nous voyons,80% de ce que nous disions, 90% de ce que nous disions et faisons »[4].
D'après l'étude qu'elle a menée, nous constatons que l'homme en général retient 80% de ce qu'il dit, donc la pratique de la langue aide plus à apprendre que l'écoute et la vue, mais c'est ce qui se produit en classe, les élèves écoutent et observent plus qu'il ne parlent.


4- L’évaluation de l’oral :
L’évaluation de l’oral est assez difficile,  les travaux faits sur la didactique de l’oral soulignent cette difficulté à évaluer les élèves en classe de Français que ce soit en langue étrangère ou maternelle. Les enseignants avancent les arguments suivants :" trop d’élèves et pas assez de temps » ; (propos des enseignants dans les réponses au questionnaire). Selon  Claudine Garcia- Debanc et Sylvie Plane[5], la difficulté de l’oral peut s’expliquer dans le fait que « l’oral est difficile à observer et complexe à analyser », il est vrai que quand une personne parle, il y a la voix, le corps et les normes de la langue orale, c’est-à-dire l’intonation, le débit, les pauses, les formes syntaxiques, lexicales et sémantiques.
Selon ces mêmes auteurs, "l’évaluation de l’oral nécessite beaucoup de temps"; le temps parait  comme un autre obstacle à l’évaluation de l’oral, le manque de temps ne permet pas d’évaluer tous les élèves, mais seulement occasionnellement quelques uns. Elles ajoutent aussi que l’enseignant évalue plus la participation de l’élève comme si cette dernière montre que les élèves travaillent l’oral, avec une participation de bribes de mots et non une prise de parole continue.
Bruno Maurer[6] a aussi travailler sur l’évaluation de l’oral, et ce qu’il avance  comme arguments et comme explications à la difficulté d'évaluer l’oral sont les mêmes que ceux proposées par Garcia-Debanc et Sylvie plane, mais il propose comme solution  la précision des objectifs par l'enseignant pour pouvoir enseigner et pratiquer l’oral en classe de langue :
              « Nous pensons que ces obstacles peuvent être levés en grande partie à partir du moment où des objectifs d’apprentissage sont clairement fixés. Dès lors que des séances sont mises en place pour l’acquisition de telle compétence clairement définie et connue des élèves, rien n’empêche qu’une évaluation soit portée sur les trajets effectués par chaque élève en regard de cette compétence »[7].
Dans cette partie théorique, nous avons essayé d'étudier les théories qui peuvent être  appliquées dans notre champ d'étude ; c'est-à-dire l'identification des obstacles qui entravent la prise de parole des élèves. Nous avons essayé de démontrer à partir de quelques recherches effectuées dans ce domaine la place de l'oral et l'importance de la prise de parole des élèves en classe de Français langue étrangère pour enfin arriver à ce qui peut entraver cette parole et comment essayer de la susciter chez les élèves, cela dans le but de développer chez les apprenants une compétence langagière et par la suite une compétence communicative à partir de cette étude théorique nous sommes arrivé à dire :
Il convient de considérer la classe, non plus seulement comme un lieu où le professeur parle à des apprenants, mais surtout comme un lieu où s'échangent des informations d'apprenants à apprenants et des apprenants à professeur. Certes, le langage du professeur, comme modèle permanant, doit demeurer un élément fondamental dont la tâche principale sera de pallier éventuellement les déficits hérités du milieu naturel Mais les apprenants eux-mêmes doivent être concernés comme source et récepteurs d'informations. Il appartiendra au professeur de créer les conditions de tels échanges en utilisant systématiquement, dès que possible, la mise à contribution individuelle ou en équipe en vue de la communication. Le climat créé dans la classe est essentiel à cet égard. Dans tout exercice oral l'enseignant devra rester le meneur de jeu à la fois ferme et souple, encourageant les uns, stimulant les autres, tout en n'oubliant jamais que, dans l'expression orale, l'initiative appartient aux différents interlocuteurs
L'enseignant devra donc expliquer le moins possible, parler peu, accepter et provoquer le débat, par exemple: mettre en place des jeux de rôles



[1]Coletta, Jean- Marc, L’oral c’est quoi ? Dans oser l’oral, cahiers pédagogiques, n°400, p38.

[2]Jean François Halté, Pourquoi faut il oser l’oral ? Article dans : oser l’oral, p16.


[4]Luciano-Bret.F, Parler à l’école.A, Colin, 1991, note 22, p251.
[5] Coordination, Garcia-Debanc, Claudine et Plane Sylvie, Comment enseigner l’oral à l’école primaire ? Fevrier2004, France,  P251-252.

[6]Maurer. Bruno, Une didactique de l'oral du primaire au lycée, parcours pédagogique, Bertrand-Lacoste, France, 2001.

[7] Coordination, Garcia-Debanc, Claudine et Plane Sylvie, Comment enseigner l’oral à l’école primaire ? Février 2004, France,  p251-252.


Partager:

fadilo-kl

Post A Comment: