La préparation de l’exposé
La pratique de l’oral revêt une importance particulière dans la vie quotidienne et professionnelle.
Les occasions de prise de parole en public sont nombreuses. Mais, prendre la parole en public n’est pas toujours chose facile. C’est souvent un combat permanent avec nos peurs profondes.
Beaucoup d’étudiants évitent de prendre la parole en classe (préparer un exposé, poser des questions, participer en classe, etc…) parce qu’ils n’arrivent pas à dépasser cette peur étrange.
Paradoxalement, la prise de parole est un acte de libération qui donne confiance en soi. Combien de fois, nous nous sentons mieux tout simplement parce que nous avons eu le courage de parler à quelqu’un de nos problèmes. Il n’y a que par la pratique de la communication que nous pouvons améliorer notre manière de communiquer.
I) La préparation de l’exposé
1.1) Les questions préalables ou de départ
La réussite d’une intervention orale nécessite une préparation minutieuse axée sur le sujet, le public et la méthode de présentation. L’orateur est donc tenu de se poser dès les questions suivantes :
A. Quel est le sens de mon sujet ?
L’orateur doit s’assurer d’abord qu’il possède des connaissances suffisantes sur le thème en question, qu’il le domine. Il doit en quelque sorte se poser les questions suivantes : quelles sont les données, les explications exactes dont je dispose pour traiter mon sujet ?
L’orateur doit également se pencher sur l’intérêt qu’il éprouve personnellement pour le sujet de son intervention. C’est une condition essentielle à la réussite d’une prestation orale.
B. Quel est mon objectif ?
Comme le dit Meyer (1999) « prendre la parole constitue une activité technique, mais celui qui parle pour parler court à l’échec s’il ne clarifie, à ses propres yeux, les buts de son intervention », P. 160. Les motivations peuvent évidemment être nombreuses en ce sens qu’on peut avoir comme objectif de :
§ Informer : être objectif et neutre.
§ Sensibiliser : viser les émotions d l’auditoire, idées percutantes.
§ Convaincre : raisonnement rigoureux et justifié car subjectivité.
§ Rassurer : faire attention au ton adopté et aux arguments avancés.
§ Stimuler : être tonique.
§ Se justifier : savoir se défendre en accordant une attention particulière aux thèses adverses.
C. Quel est mon public ?
C’est la cible, le destinataire final de la prise de parole, ce qui compte c’est surtout ce qu’il retiendra. N’oublions pas que toute communication est au service du récepteur. Voici es éléments qu’il faudra prendre en considération à ce sujet :
§ Sa composition : âge, profession, sexe, niveau socioculturel, etc.
§ Son référent : culture générale, culture technique, valeurs, etc…
D. Comment organiser le contenu ?
Il faut :
§ Déterminer un nombre réduit d’idées – clés : ne pas noyer le public dans un flot de paroles interminables, doser la quantité d’informations en fonction de la capacité de mémorisations du public, construire son intervention autour d’un nombre réduit de points clés.
§ Dégager un problématique : créer un dynamique entre les idées avec un point de départ et un point d’arrivée en quelque sorte.
E. Selon quel plan ?
On peut utiliser divers types de plans, parmi lesquels :
§ Le plan énumératif : appelé aussi plan par catégories, par aspects ou par associations, il est basé sur une liste ordonnée de notions. C’est un plan monotone et manque souvent de cohérence. Ne pas multiplier le nombre d’éléments à développer (l’énumération commence à quatre items).
§ Le plan chronologique : se base sur l’historique d’un problème ou d’une situation. Risque de monotonie car il se base aussi sur la simple compilation de moments (comment faire défiler le temps). Il convient donc de valoriser les étapes en évitant une énumération fastidieuse, de souligner les évolutions positives ou négatives (stagnation, amélioration, dégradation de la situation décrite). D’indiquer clairement les moments de la rupture.
§ Le plan binaire : se base sur des notions qui entretiennent des relations de d’apposition (guerre/paix) ou de complémentarité (objectifs/moyens).
§ Le plan par opposition, ou plan dialectique : se base sur un rythme à deux temps. Thèse/antithèse/synthèse ou Thèse/objections possibles à cette thèse/réfutation des objections possibles/renforcement de la thèse.
§ Le plan SPRI (proposé par Timbal – Duclaux) : Situation (Présenter la situation, le contexte), Problème (présenter la difficulté liée à la situation), Résolution de principe (présentation générale de la solution), Informations (Présentation des éléments techniques et de leurs modalités de fonctionnement). Comme un bilan médical : on cerne le contexte, on se penche sur le problème, on propose un principe de solution, on détaille.
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