Envoyé par Caro.
LA CRITIQUE LITTÉRAIRE
La critique littéraire connaît quatre grandes tendances :
* courant qui s'intéresserait au rapport entre le texte et le contexte de production : le plus récent étant la sociologie littéraire
* courant dominant à l'auteur : critique biographique, trouver une présence inscrite dans l'écriture
* courant qui s'intéresserait au texte seul
*courant qui prendrait en compte le lecteur
I. Les critiques contextuelles ou explicatives : le texte et le contexte
La philologie : étude critique des textes anciens (manuscrits...) visant à établir de façon aussi exacte que possible le contexte d'origine. Rejoint la critique génétique du XXème siècle.
L'histoire littéraire : la critique historique est relativiste et descriptive, marquée par le romantisme.
-Sainte-Beuve explique les oeuvres par la vie des auteurs.
-Taine explique les individus par 3 facteurs : la race, le milieu, le moment
-Brunetière ajoute aux déterminations biographiques et sociales la tradition littéraire représentée par le genre qui agit sur l'oeuvre auquel elle réagit.
-G. Lanson replace le texte dans son contexte historique. Il est le fondateur de l'histoire littéraire.Toutes les sources de l'oeuvre sont conçues comme des causes permettant d'expliquer la création. L'oeuvre à un secret à découvrir, déposé par l'auteur dans son texte. Le critique est là pour établir le sens légitime, en restituant la parole de l'auteur.
Sociologie et psychanalyse de la littérature
-sociocritique :
critique marxiste qui considère la littérature et l'art comme le reflet de la situation économique, une décalque de l'infrastructure.
Replacer le texte dans son contexte historique et social. Il y aurait une corrélation entre le texte et la société.
Lucien Goldman considère qu'à partir d'éléments psychologiques proposés par l'oeuvre conduit à une lecture des éléments sociaux. Dans l'oeuvre, l'écrivain donne réponse dans son langage à des problèmes contemporains. Les faits humains sont historiques et collectifs
Le roman serait : "l'histoire d'une recherche dégradée, recherche de valeurs authentiques dans un monde dégradé lui aussi" ( Lukacs, La théorie du démon)
Pierre Bourdieu instaure la sociologie de l'institution littéraire ( les écrivains, les académies, l'édition, la culture)
-Psychocritique
C. Mauron : la superposition des textes fait apparaître des réseaux d'associations ou d'images où se dessinent le mythe personnel de l'écrivain qui révèle la structure de sa personnalité. L'inconscient de l'auteur et sa vie permet de valider la lecture.
J. Bellemin-Noël : L'inconscient configure le texte. Les éléments du texte en réseaux (sons, couleurs, motifs, thèmes) révèlent les pensées inconscientes.
II. Les critiques interprétatives : l'homme et l’œuvre
La critique créatrice
Elle apparaît avec le romantisme. L'objectif est de contempler l'oeuvre dans son unicité.
Goethe : réclamait une "critique des beautés"
Baudelaire : voyait dans la critique une expression de soi
Proust : insiste sur la différence essentielle qui sépare le moi créateur du moi social. L'artiste n'a rien à voir avec l'homme. L'intuition créatrice est fondée sur la mémoire, la sensation et l'intelligence.
Voir dans toute oeuvre la manifestation d'une conscience. Répéter le cheminement créateur.
La critique des thèmes, de la conscience et des profondeurs
Thibaudet : substituer une analyse du mouvement de la création par une méthode intuitive et métaphorique
Ecole de Genève : (Beguin, Marcel Raymond, Georges Poulet) saisie d'une conscience par une autre conscience càd identification avec une conscience accessible par les écrits de l'auteur
Jean Rousset et Jean Staborinski : ont tenté d'intégrer le structuralisme et la psychanalyse à la critique créatrice
G Bachelard et JP Richard : Critique thématique fondée sur l'étude des sensations, la subjectivité profonde, cohérente et unifiée préside à la totalité d'une œuvre.
Le modèle existentialiste
Préserver les notions d'individu et de subjectivité promues par les écrivains eux-mêmes.
Primauté de l'homme à travers une série de médiation comme la famille et les groupes qui font passer de la totalité à l'unicité
Cf Sartre et ses monographies sur Baudelaire, Genet, Flaubert.
III. Les critiques textuelles ou analytiques : le texte tout seul
Ces critiques contestent l'histoire littéraire et la critique interprétative càd refus de l'auteur comme une instance présidant au sens.
La linguistique saussurienne, le formalisme russe, le New Criticism
Saussure : opposition langue-parole. La langue comme système de signes ( = valeur). Diachronie et synchronie.
Formalisme russe : Etude systématique de la littérature. "L'art comme procédé". Contre la poésie symboliste . Autonomie de l'oeuvre littéraire et de la science de la littérature. La littérature comme ensemble de procédés formels, de fonder son étude scientifique en niant sa dimension représentative ou expressive. Objet de cette critique : la littérarité ( ce qui fait qu'un texte est littéraire, un système relationnel changeant dans l'histoire)
New Criticism : Rejet de l'illusion génétique, expliquant l'oeuvre par des causes externes ; de l'illusion intentionnelle, le référant à son auteur ; à l'illusion affective, l'abordant à partir des émotions qu'elle éveille. Cette critique prône le retour au texte et à sa lecture microscopique.
Structuralisme, sémiotique, poétique et narratologie
Analyse du récit avec Barthes, Genette, Greimas, U.Eco, Todorov, Kristeva...
Décrire les conditions de la signification littéraire sur le modèle de la signification linguistique. La langue s'oppose à la parole.
Le structuralisme souhaite fournir une méthode et un outil pour interpréter les textes, séparés de leur contexte historique et social. Constituer une épistémologie générale permettant de comprendre le mode d'existence de la littérature. Mettre à jour les catégories qui permettent de saisir à la fois l'unité et la variété de toutes les oeuvres littéraires. Découvrir les principes généraux dans des oeuvres individuelles. La littérarité comme catégorie universelle.
IV. Les critiques "gnostiques" ou indéterminées : la lecture
Le monde est un texte. Aucune signification n'est fixe ni stable. Il n'existe pas de sens unique, final et vrai.
Esthétique de la réception (lecture)
Relation du texte-lecteur Husserl : idée d'une conscience de la lecture
Iser et Jauss : "horizon d'attente" ( en fonction de ce que nous avons lu)
La déconstruction (pluralité des sens)
Derrida : Le glissement du sens ne s'arrête jamais. Instabilité du signe. Il n'a jamais d'origine assignable.
Blanchot : Métaphysique littéraire. Critique l'idée du livre comme totalité présupposant un créateur garant de l'unité du sens.
Dialogisme et intertextualité
Bakhtine : décrit le fait linguistique comme procès social et situation communicationnelle. Pluralité des sens des énoncés par rapport à l'énonciation.
"dialogisme"
J. Kristeva : "intertextualité" Tout texte devient le produit d'autres textes. La littérature ne parle que de la littérature. = Autoréférentialité càd tout texte comme texte du texte.
Post A Comment: